20 sept. 2013

Hey bébé...


Les mots sont comme ma peine,
Ils sont enfouis, aussi profondément que possible.
Et parfois, je me lève comme dans un brouillard épais, avec pour seule vision ce grand vide que tu laisses en n’étant pas là.

Tous ce temps passé, où tu nous as laissés croire par trois fois que tu serais bientôt là.
Tous ces mois passés, il nous a fallu surmonter les déceptions, les échecs, les grandes douleurs.
Ces années passées où tu nous as finalement appris à t’attendre.

J’ai appris.
A combattre la douleur,
A atténuer la peur,
A souffrir en silence,
A faire taire l’absence,

La plupart du temps, maintenant, j’y arrive.
Est-ce lié avec la décision de moins en parler, à mon caractère, au bloc que l’on forme avec a moitié ?? Peut être juste le temps…

Mais quand le réveil à sonné ce matin, le brouillard était là.
J’ai laissé s’échapper ce rêve de poupon, bébé glouton au biberon, entre nous deux, heureux.
J’ai pleuré, furtivement, ce rêve que je ne fais plus depuis longtemps, où je te porte dans mon ventre, celui ou je t’imagine, ou je te sens, ou je t’allaite si heureuse à ta naissance…
Même dans mes rêves tout à changé, mon corps ne te porte plus, mon corps ne te nourris plus.

J’ai changé…
Comme si ces trois ans où rien n’est allé comme nous l’avions décidé en arrêtant cette contraception m’avait montré où était l’important, le futile, la souffrance véritable et tout le surmontable.
J’ai changé, énormément mais comment lutter autrement qu’en se protégeant.

Je le sais, certaines le voient.
Mais je souffre un peu moins, la plupart du temps, et c’est bien le plus important.

9 sept. 2013

Cette petite fille là.


Cet été, au camping, j’ai eu vue sur la mer.
Cet été, au camping, j’ai eu vue sur l’après.

Cette petite fille, de l’emplacement d’à coté.
Une princesse vêtue de rose et de paillettes,
Des grands yeux emplis de malice et un sourire plein de vie.

L’enfance a ça de bon, deux petits mots et trois sourires plus tard, la confiance était là et j’ai passé de nombreux et très jolis moments.
Lilou, 4ans, m’a fait une place dans son monde pour quelques jours et m’a fait chavirer le cœur.

Nous, couple usés par la souffrance de l’amp, par l’absence.
Et elle avec ses petits jeux, ses dessins, ses bouquets de fleurs.
Nous, se demandant doucement comment serait la vie sans enfant et combien nous emprunterions de chemin pour te faire venir, malgré tout.
Eux trois, Lilou et ses parents, cet amour inconditionnel, ces couleurs de peaux différentes pour une vie familiale de l’extérieur si banale.

Aucun mot, ni même allusions sur nos parcours et pourtant, la quasi certitude que mes adieux difficiles avec leur enfant, ce merci et ce sourire échangé avec la maman étaient comme un « je sais » murmuré de sa part.


C’est un fait depuis quelques semaines/mois, nous commençons à nous interroger sur l’adoption et cette petite fille là est arrivée au moment même où j’en avais besoin.
Nous n’en sommes pas là et l’amp n’est pas finie (et n’étant ni marié, ni tout les deux âgés de 28ans nous ne pouvons y prétendre)  mais je crois que j’avais besoin de voir, de savoir que nous regardions dans la même direction.
Que le temps et les échecs, nous emmènent, tout les deux, à continuer de rêver.
D’être sure, que peut importe le chemin, un enfant nous attend quelque part…


Nous avançons, j’ose espérer que nous nous rapprochons de toi.
Paradoxalement, j’ai de plus en plus de mal à me confier.
Je réponds de plus en facilement aux « attaques » mais garde pour moi mes sentiments profonds.
Je ne cherche plus à mettre les autres au courant, je fais mon chemin.
Si on veut savoir, on me demande, je n’ai pas de gène vis-à-vis de notre parcours mais le besoin de m’épancher « dans le vide » n’y est plus.

Peut être que j’ai été plus blessée que je le pensais, que quand on confie des pensées dures et profondes aux proches, on espère tellement plus que des réponses « banales »

Peut être qu’avec le temps j’ai réussi à m’apaiser et que, pour moi, les tentatives/sentiments se ressemblent et que j’attends la suite.

En attendant je lis plus que j’écris
En attendant j’ai bien du mal à l’oublier, cette petite fille là…