Les mots sont comme ma peine,
Ils sont enfouis, aussi profondément que possible.
Et parfois, je me lève comme dans un brouillard épais, avec
pour seule vision ce grand vide que tu laisses en n’étant pas là.
Tous ce temps passé, où tu nous as laissés croire par trois
fois que tu serais bientôt là.
Tous ces mois passés, il nous a fallu surmonter les
déceptions, les échecs, les grandes douleurs.
Ces années passées où tu nous as finalement appris à
t’attendre.
J’ai appris.
A combattre la douleur,
A atténuer la peur,
A souffrir en silence,
A faire taire l’absence,
La plupart du temps, maintenant, j’y arrive.
Est-ce lié avec la décision de moins en parler, à mon
caractère, au bloc que l’on forme avec a moitié ?? Peut être juste le
temps…
Mais quand le réveil à sonné ce matin, le brouillard était
là.
J’ai laissé s’échapper ce rêve de poupon, bébé glouton au
biberon, entre nous deux, heureux.
J’ai pleuré, furtivement, ce rêve que je ne fais plus depuis
longtemps, où je te porte dans mon ventre, celui ou je t’imagine, ou je te sens,
ou je t’allaite si heureuse à ta naissance…
Même dans mes rêves tout à changé, mon corps ne te porte
plus, mon corps ne te nourris plus.
J’ai changé…
Comme si ces trois ans où rien n’est allé comme nous
l’avions décidé en arrêtant cette contraception m’avait montré où était
l’important, le futile, la souffrance véritable et tout le surmontable.
J’ai changé, énormément mais comment lutter autrement qu’en
se protégeant.
Je le sais, certaines le voient.